Le Petit Chaperon Rouge : mythe ou réalité...

    
 
 
 
Les attaques du loup sur l'homme sont rares mais elles existent. Le cas le plus fréquent est celui du loup enragé. Bien que le loup ne soit pas une espèce au sein de laquelle le virus de la rage peut se maintenir et ainsi créer une épidémie, le loup enragé peut développer un forme dite « furieuse » qui, associée à ses capacités physiques (force, vitesse de déplacement), le rend particulièrement dangereux.
 
 
 
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Les cas d’attaques de loup enragé sont en nette diminution en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord suite à la régression importante, voire l’éradication de la rage. Ils persistent encore en Asie et dans une moindre mesure en Europe de l’Est. Les cas mortels sont cependant en diminution depuis la mise au point des traitements anti-rabiques à la fin du 19ième siècle. A noter que la principale source de contamination de l’homme reste le chien.
 
 
 
 
Pourquoi le loup n'attaque-t-il pas l'homme ou presque ?

Le biologiste américain Douglas Pimlott a déclaré que le respect des loups pour l'homme est basé sur le langage corporel : les loups ont le pouvoir de reconnaître l'agressivité ou la peur que nous, humains, exprimons d'une manière très subtile. De plus, nous nous déplaçons très consciemment à la manière des prédateurs. Nous nous faufilons discrètement dans les bois et marchons avec confiance à travers les champs, comme des loups en quête de nourriture traversent leur territoire. Selon Pimlott, les loups voient dans nos comportements que nous sommes des chasseurs et non des proies.
Le chercheur L. David Mech voit une autre raison pour laquelle le loup se comporte de manière très prudente envers l'homme. L’homme se déplace en position verticale comme le font les ours. Et les loups essayent autant que possible d'éviter les ours.
Un autre chercheur, Dick Wolf Dekker, affirme que l’omniprésence de l'homme avec ses armes meurtrières en est la cause. Nous ne devons pas penser aux armes actuelles, mais aux javelots et aux lances que nos ancêtres utilisaient autrefois et qui, avec un bon entraînement, sont des armes redoutables.
La crainte des êtres qui marchent sur deux jambes est profondément ancrée dans les gènes des loups et a été transmise de génération en génération. Des loups ayant moins peur des êtres humains ne survivaient pas. Le loup Européen est l'un des plus craintifs car il a été traqué durant de nombreux siècles. Les loups d'Amérique du Nord sont beaucoup moins timides, les loups les moins timides étant les loups arctiques, car ils ne sont pratiquement pas chassés.
Les loups sauvages qui attaquent les humains sont extrêmement rares et, habituellement, l'homme lui-même en est la cause.
La plupart des rapports d'attaques de loups sur l'homme viennent de l'Inde et d'Asie centrale. Les attaques en Amérique du Nord et au Canada principalement sont examinées de près et permettent de témoigner pourquoi les loups attaquent les humains.
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"Il n'existe pas de cas connu où un loup en bonne santé ait attaqué un être humain."
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Cette déclaration est fausse, mais ce n'est qu'en 2000 et 2002 que deux grandes études ont été réalisées dans ce domaine :
 
1. Le rapport McNay apparait après une attaque de loup sur un enfant en Alaska en 2000. Mark E. McNay, un biologiste de la faune aquatique et terrestre de l'Alaska, a réalisé un rapport sur 80 attaques de loups sur des humains qui ont eu lieu depuis 1900 en Alaska, au Canada et au Minnesota.
2. Le rapport Linnell, une étude de 18 scientifiques européens et de biologistes de l'institut norvégien "Norsk" a été publié en 2002. Les scientifiques ont examiné des documents du 16 à 21iéme siècle. C'est le premier examen détaillé des attaques de loups sur l'homme en Amérique du Nord, Europe, Inde, Chine et Japon.
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Si les loups attaquent généralement pour se nourrir, des biologistes parlent cependant d'attaques de prédateurs ou d'attaques de proies.
Les victimes d'attaques de proies sont essentiellement des enfants et des femmes, tandis que la plupart des attaques de prédateurs impliquent des hommes adultes. Les attaques de prédateurs surviennent généralement en hiver et pendant le printemps ; les attaques de proies à la fin de l'été. La raison supposée est que les loups ont, à ce moment, besoin de plus de nourriture pour nourrir leurs petits. Mais c'est aussi l'été que les gens passent le plus de temps dans les zones où vivent les loups.
Fait intéressant, il n'y a pas eu d'attaques de proies en Europe au cours des cent dernières années.
 
 
Les attaques défensives
 
Les loups défendent leurs jeunes très courageusement contre les ours et les lions de montagne, mais rarement contre l'homme. Il y a beaucoup d'histoires relatant que les parents vont et viennent en jappant tandis qu'un trappeur ou des biologistes prennent les louveteaux des tanières. Il est clair que la crainte de l'homme est plus grande que l'instinct maternel. Et même s'ils défendent leur progéniture dans une situation où ils n'ont pas le choix, les loups tentent de mordre les mains, les jambes ou les bras sans blesser grièvement l'homme.
 
 
Les loups et les animaux domestiques
 
Les animaux domestiques peuvent aussi être victimes des loups. Les chats et les petits chiens sont une proie pour les loups, les grands chiens étant plus des concurrents pour la nourriture. En outre, dans de nombreux pays, les chiens sont une source importante alimentaire pour les loups.
Par exemple, en Croatie, plus de chiens que de moutons sont tués par les loups. C'est également le cas en Russie, où les loups ont réduit considérablement le nombre de chiens errants.
L. David Mech exprimait que les loups du Minnesota qui attaquent des chiens près des habitations sont tellement axés sur leurs proies qu'ils en oublient leur peur de l'homme.
 
 
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Le loup est-il dangereux ?
 
Des enquêtes récentes concernant des loups sauvages ont démontré que les attaques sur l'homme ont fortement diminué ces dernières années. Cela entre autres pour les raisons suivantes :
1. La population de loups se redresse lentement après une éradication presque complète.
2. Les loups agressifs sont les premiers à mourir, seuls les loups timides ont une chance de survie. Cette crainte pour l'homme a été transmise à leur descendance.
3. Du fait du développement du vaccin contre la rage peu d'animaux souffrent encore de cette maladie.
4. Les enfants sont de moins en moins utilisés en tant que gardiens de bétail.
5. Beaucoup de gens se sont déplacés des zones rurales vers les zones urbaines.
6. Il y a suffisamment de proies dans les forêts et les pâturages qu'ils ne doivent plus capturer les animaux de compagnie pour assouvir leur faim et, par conséquent, il y a moins de conflits avec les propriétaires.
 
 
En conclusion
 
L'homme n'est pas une proie naturelle pour le loup mais il existe des exceptions. De toutes les attaques d'animaux sauvages sur l'humain, celles imputées aux loups sont les moins nombreuses. Et même s'il lui arrive de tuer un bipède de temps en temps, il ne pourra jamais concurrencer le nombre de loups massacrés par l'homme. 
 
 
 
 
Sources :
Dick Dekker, Wolven in de wildernis
Douglas Pimlott, Plusieurs publications
L. David Mech, Luigi Boitani, Wolves : behavior, ecology, and conservation
 

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